L’arbre devant la porte

Je suis en déplacement professionnel à Paris et un phénomène récurrent dans les transports en commun ne cesse de me questionner. 

Celui de l’arbre devant la porte. 

Au moment de descendre à votre station, les portes s’ouvrent, le flot des passagers descend (et combien le flot à Paris peut être dense !), or à ce moment précis, il y a toujours un passager pour rester là, planté comme un arbre, en plein milieu de la porte ouverte, gênant le passage de tout le monde, aussi bien de ceux qui descendent mais aussi quelques instants plus tard de ceux qui montent. 

Cette personne pourrait certainement descendre tranquillement de la rame, se mettre sur le côté et patienter le temps que tout le monde soit descendu pour remonter. 
Mais non.
Elle reste là, parfaitement immobile, les 2 pieds bien plantés sur la plate-forme, les racines qui prennent, à mi-chemin entre la pierre et l’arbre, légèrement ballottée par les uns et les autres autour d’elle. 
Au reste des passagers de se débrouiller et de contourner avec plus ou moins de grâce et de facilité l’obstacle. 

Mon record ce soir fut 5 stations.

5 stations pendant lesquelles mon passager mi-arbre mi-pierre a royalement gêné descente et montée de tous les voyageurs à chacune des stations. 
Allait-il au bout de la ligne ? A-t-il réussi à faire toutes les stations comme ça ?
L’histoire ne le dit pas, je suis descendue trop tôt, mais une telle opiniâtreté à ne céder aucun centimètre carré de son territoire métropolitain me laisse songeuse … 
Et il y a bien sûr TOUJOURS un arbre comme celui-ci devant chaque porte, à chaque station de métro, de chaque ligne parisienne.

Peut-être un renouveau du végétal au cœur de nos villes … 🙂